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On appelle « vieil européen » le parler dont on arrive à reconstituer ou à imaginer certaines des caractéristiques en allant chercher des similitudes sémantiques, structurelles ou phonétiques dans les langues actuellement parlées en Europe, partant de l’idée que ces similitudes sont des restes d’une autre langue ou famille de langues qui occupait auparavant le même espace géographique.


Il ne s’agit pas de "fantalinguistique" non plus que de certitude avérée, mais d’hypothèses de travail de linguistes

On se situe là très antérieurement au grec et au latin dont la filiation avec les langues romanes est directe, mais qui n’ont que peu à voir avec d’autres idiomes.
Le basque, lui, est à part puisque considéré, dans l’état actuel des connaissances, comme langue orpheline ou isolée, avec d’autres, parmi les langues du monde.
Une autre de ses caractéristiques est sa très grande ancienneté qui nous projette au pré-neolithique, sinon dans la dernière période glaciaire, sinon encore avant.

Mon professeur de préhistoire à l’Institut d’Etudes Basques, G. Laplace chercheur au C.N.R.S., tirait de son expérience de paléontologue, de la connaissance qu’il avait des milieux fossiles des Pyrénées et d’Illyrie, et de la situation climatique particulière de cette dernière région durant la dernière glaciation, un raisonnement qui l’amenait à conclure que « vieil européen » et « proto basque » se confondaient.

Le dit « proto basque » « euskara lehenengoa » aurait été la langue parlée par les Gravettiens qui peuplaient ces régions entre –30 000 et – 20 000 ans, langue ensuite sauvegardée durant les millénaires glacés dans le réduit climatique illyrien, et qui s’étant à nouveau répandue en Europe au début du néolithique a ensuite régressé au hasard des invasions post glaciaires pour être encore parlé du sud de la Loire jusqu’à l’Ebre et d’Atlantique à Méditerrannée il y à 7000 ans, puis régressé encore jusqu’au réduit pyrénéen actuel où elle est une seconde fois sauvegardée par les Euskaldun = euskaradun = qui maîtrise l’euskara, peuple aux spécificités génétiques notables et très ancien occupant des lieux.
Ce qui ne manque pas de cohérence mais ne pourra plus être mis au crédit des basques d’aujourd’hui s’ils laissent perdre leur langue !

Mais Lahet et Jusan là dedans ?

Au sujet de Lahet, G. Laplace m’a donc expliqué que la phonétique « l k », à l’époque des langues d’avant l’usage sémantique des voyelles, qualifiées de « vieil européen », parlées en Europe avant la glaciation d’il y a 30.000 ans, « l k » semblait vouloir signifier monter (espace) ou remonter (temps), et que si lahet ou leket en sont dérivés, ils pourraient vouloir dire soit « élevé ou escarpé » soit « ancien » soit aussi par extension « beaucoup ou difficile ».

Or on pense aujourd’hui que la probabilité d’une filiation de l’Euskara avec ces langues, et leur persistance dans le vocabulaire actuel, est la plus forte de toutes celles dont on étudie l’éventualité. Sans parler de la grammaire.

Voilà pour Lahet. Rien de ces époques semble-t-il pour Jusan qui est probablement très ultérieur.