*Le patronyme LAHET JUSAN, ainsi écrit, apparaît la première fois le quatre juin mil cinq cent soixante huit dans le texte de répartition d'un emprunt royal
décidé par Catherine de Médicis pour le compte de son fils Henri III, Roi de France.
C’est écrit de ces multiples façons, ( non comprises d’autres compositions séparées ou avec traits d’union ) que l’on trouve ce nom dans les documents historiques ou d’état civil.
Cela tient bien sûr à sa rareté mais aussi à la difficulté que l’on a à transcrire d’emblée sa phonique.
D’où le fréquent : « comment l’écrivez-vous ? ».
Pour autant, si les recherches généalogiques sont compliquées par ces deux facteurs, on a tout de même la quasi certitude, dés qu’on le rencontre et n’importe comment qu’il soit écrit, d’être avec quelqu’un de la lignée : c’est l’heureuse contrepartie de sa rareté.
Aucune branche actuelle qui n’ait pu être raccordée car, même n’ayant pas une totale connaissance du développement des branches argentines, il est certain que les personnes que l’on y découvre descendent d’émigrés saratar du 19ème siècle.
Il y a probablement aujourd’hui dans le monde une centaine de Lahetjuzan porteurs du nom, dont le quart en âge de transmettre leur nom. " Internaute" en compte 55 pour la France
Il en va ainsi depuis des siècles et cela ne changerait pas grand chose à la survie de l’univers s’ils disparaissaient.
On dit d’ailleurs la même chose des Basques en général.
Hagian luzaz !.
Le nom a d’abord vécu dans l’espace Sara-Senpere où il était très connu du fait de son ascendance très ancienne (voir plus loin), du fait de l’appartenance de tout ses membres aux couches profondes de la population locale, du fait de la notoriété et/ou notabilité de certains d’entre eux, et du fait du territoire exigu dans lequel il s’est transmis.
On peut donc imaginer que dans ces conditions et au sein d’un groupe humain de quelques 600 familles maximum, apparentées, ( Sara + Senpere avant la première moitié du XXème siècle ), qui se connaissaient de génération en génération depuis des siécles, population au sein de laquelle la transmission de la connaissance immémoriale se faisait de façon orale, on peut imaginer que le nom s’est transmis oralement avec le minimum de modification sinon celles des habituelles transformations intervenant dans l’usage des langues, comme se transmettaient les autres noms, de montagnes, de ruisseaux, de lieux dits,...
Or à Senpere, autour de 1950 encore, je n’ai entendu prononcer « lahetjuzan », comme tout le monde le dit aujourd’hui, que par la famille elle-même ou par ceux alphabétisés depuis plusieurs générations, tandis que tout les autres, majoritairement encore peu scolarisés, prononçaient toujours « leezuzan » ou « lehezuzan » (c’est à dire leessoussan ou lehessoussan à la française).
Ces derniers qui à priori maintenaient le mieux la transmission orale.
Ce « le(h)e(t)zuzan » dans lequel le h n’apparaissait que s’il était accentué et dont les phonèmes z = s écrit par un locuteur de basque deviennent z ~= j, z = z et s = z pour un lecteur français. Source de confusions évidente.
Le(h)e(t)zuzan dont le t n’apparaît souvent pas dans les signatures anciennes, ce qui tendrait effectivement à confirmer qu’il n’était pas prononcé.
Je l’ai entendu, ainsi prononcé une dernière fois, par Sanson Lassarte d’Artzirin « Zantzun » qui, autour de 1975, m’avait interpellé « To ! Zu, Leezuzan za ! » (Tiens ! Tu es Leessoussan, toi !