Voici, en préambule, ce qu’en disent :
- le site web « Harluxet Hiztegi Entzilopedikoa »
Lahet Lehet : famille originaire de Sare, ( XII-XVIIIème ). Ximeno Fortunez (1114), Korbaran le Croisé, Nikolas gouverneur de Dax, gouverneur et maire de Bayonne, Joan Korbaran porte étendard du Roi, gouverneur à la mort de Charles le Chauve (1328), prend part à la révolte contre Charles Le Mauvais (1356), Bertrand évêque de Bayonne participe à l’assemblée réunie contre le pape Jules II à Orléans et à Tours (1510) ainsi qu’à celles faites à Bayonne pour établir les coutumes du Labourd (1513)
- et le Dictionnaire de l’Encyclopédie Générale du Pays Basque à la lettre L :
Lahet : antique famille de Bayonne originaire de Sare, bienfaitrice de la ville et de la cathédrale. On lui doit la construction de la partie supérieure du clocher en 1504. Bernadon de Lahet fit construire un des arcs-boutants appuyés sur le clocher qui fut terminé par son fils Auger de Lahet.
On doit aussi à cette famille la chapelle de la Madeleine, à l’intérieur de l’église, tandis que dans les archives du chapitre de Bayonne qui se trouvent à Pau, un acte du 10 août 1421 donne pouvoir à Martin de Lahet de construire la chapelle et l’oratoire de Ste Catherine.
Lahet, Bertrand de, dernier évêque de Bayonne élu par le chapitre avant le concordat de François Ier et Léon X. Il participa à l’assemblée de Tours condamnée par le pape en 1510.
Leet ou Les ou Let : nom basque de Navarre, branche en Aragon. Etimologie incertaine, voir Lehete. Héraldique (Voir Armoiries)
Leet ou Lehet : antique nom de Navarre. Don Carlos de Leet était Alferez du royaume au XIVème siècle.
Leete : hameau de Azpeitia en Gipuzkoa.
Leeth : Nom basque en Navarre en 1163.
Leethe ou Leete : nom basque en Navarre en 1300.
Lehet : nom basque en Navarre avec écu en la cathédrale de Iruñea/Pampelune.
Lehet, Corbaran de, Chevalier du Royaume de Navarre du XIVème siècle. Il prit part à l’assassinat du connétable La Cerda (1354), ordonné par le Roi de Navarre Charles II le Mauvais à cause d’injures qu’il lui avait adressées.
Lehet, Juan Corbaran de, Chevalier du Royaume de Navarre au XIIIème siècle. Il prit part à la Croisade en Terre Sainte en 1270 avec le Roi de Navarre Thibaud II (de la branche Champenoise).
En 1287 il se trouvait à la tête des forces de Navarre qui s’opposèrent aux troupes d’Aragon dirigées par Pedro Cornel et fut fait prisonnier. Il fut Alferez et gouverneur du Royaume.
Lehete : (despoblado alaves) site inhabité en Alava, après avoir été peuplé au cours des âges. Il apparaît comme Lekete dans un document de 952, puis Lehete en 1024, dans un document traitant de donation faite par le Roi Sanche le Grand au monastère Saint Martin de Albelda et portant sur quelques propriétés rurales situées au lieu de Lehete.
- Les extraits et citations qui suivent proviennent d’autres sources citées dans la bibliographie. Je n’ai pu éviter la redondance, les mêmes informations, mais plus ou moins complètes chaque fois, venant de plusieurs sources.
La maison de Lahet est l’une des plus anciennes maison nobles du Pays de Labourd. Sur certaines archives ce nom apparaît dès le début du XIIè siècle et à Sare en 1233.
Sur l’origine de la noblesse labourdine : dés le début du XIIème siècle, à côté du seigneur-vicomte de Labourd, et autres princes, on voit figurer les armes à la main, …, les de Lahet,… C’est en combattant à la tête de leurs compatriotes, moins riches ou moins brave qu’eux, que nos gentilshommes conquirent leurs titres de noblesse.
La noblesse du royaume de Navarre s’était elle-même structurée en combattant contre les Maures et les Wisigoths au cours de cette « Reconquista » qui, débutée autour de l’an 750 dans les Asturies, va durer jusqu’à la prise de Grenade en 1492 soit près de huit siècles.
Centre de résistance contre les envahisseurs wisigoths, francs et arabes, la région de Pampelune devient un royaume autour de l’an 850.
Les chefs claniques des combattants navarrais gagnent en puissance et en richesse au cours de cette période du début de la reconquête où il suffit de se battre (et de vaincre bien sûr) car les terres libérées par les Arabes et les Goths sont à prendre.
Ces terres sont qualifiées de « tierra de nadie » « terre n’appartenant à personne » et nombreux seront d’ailleurs les chefs de guerre navarrais à aller établir leur puissance hors de Navarre, dans les Castilles ou même plus au sud.
Le plus puissant de ces clans devient la famille régnante, d’ailleurs alliée avec les Musulmans Banu Kasi et les Wisigoths descendants de Cassius ; les plus puissantes des autres (une douzaine) seront ricombres, les autres encore caballeros,
Le nom de cette maison s’est écrit aussi Lehet, Leet, Lee, Leth, Lehete…Selon J. de Jaurgain, il est assez vraissemblable qu’il vient de Lehen « premier », car la maison noble de Lahet ou Lehet de Sare était la plus ancienne et la plus considérable du bourg.
Aucune date n’est citée mais ce raisonnement me semble défaillant : plus anciennement encore les Leet, dont descendraient les Lehet de Sare, existaient au royaume de Navarre et ils y occupaient une position bien plus importante que la tige familiale implantée à Sare ou même que les branches ayant des charges administratives ou éclésiastique à Bayonne ou Bordeaux.
A moins que ( et voir plus loin à ce sujet la relation de la vie de Marie de Lahet, 1147, fille de Martin seigneur de Lahet de Sare et seigneur de Peralta en H..Navarre) à moins que ce ne soit au contraire les Leet de Haute Navarre qui ne soient issus des Lehet de Sare.
et D. pensaient qu’il était impossible, faute de documents, de préciser la date à laquelle les Lahet s’établirent à Sare et fondèrent cette maison qui existe encore. Il est certain qu’elle y était effectivement au début du XIIIè siècle, ses maîtres figurant parmi les principaux nobles du Labourd.
La proximité des manoirs,…, à Sare de Lahet, a exercé une force d’attraction pour la prééminence des quartiers dans la sélection des bourgs des villages. C’est pour la même raison que Akerreta où est actuellement le bourg de Senpere, à proximité du « château », l’a emporté sur Ibarren où était implanté le premier centre de population.
J’ai mis « château » entre guillemets car la maison noble de St Pée a toujours été, et jusque encore dans les années 1960, qualifiée en basque Jauregia par les gens du village. Jusqu’à ce qu’il devienne de manière absurde le « Château des Sorcières » des dépliants touristiques, relayé « gaztelua » jusque sur les panneaux d’orientation bilingues.
Sont cités aux dates suivantes:
- 1114, 1119 : Ximeno Fortunez de Lehet.
Lahet, nommé aussi Lehet, et Lete par les espagnols, à Sare.
En 1119, après la prise de Tarazona sur les Maures, Alphonse le Batailleur, Roi de Navarre, fit divers dons à l’évêque de Pampelune. Ximeno Fortuñez de Lehet fut l’un des seigneurs qui signèrent avec le Roi. Un grand nombre de Basques cis-pyrénéens avaient concouru à cette guerre.
La question, déjà soulevée plus haut, se repose ici de savoir si ce ne serait pas à la suite de ces évènements que les Lahet se retrouvent implantés en Navarre et non le contraire
- 1135 Dans une charte de Gartzea Ramirez, Roi de Navarre, écrite en castillan, on voit un hommage tout particulier rendu à la famille de Lahet. Sont citées entre autre deux dames auxquelles on fait l’honneur de les citer en leur donnant du « andrea » = « la dame » en basque : andrea Toda de Lehet et andrea Maria de Lehet sa fille (de la donation par laquelle à l’évêque de Pampelune il est question plus bas)
Andrea Maria était puissante et de grande autorité, elle fit construire sur les bords de l’Ebre, au lieu dit Cophin, vers 1208, un palais et une église que plusieurs nobles choisirent comme lieu de sépulture, ce qui causait un grand tort à l’église Ste Marie de Pampelune, à tel point que le Roi, mortifié de voir abandonner le lieu de sépulture de ses ancêtres, intervint pour arrêter cette vogue
- 1135 : Martin Ximenez de Lahet, seigneur de Peralta et d’Uxue. Il s’agit du même Martin de Lahet de Sare, père de Marie de Lahet, qui a été Alcaide du Castillo de Atalaye à Peralta de 1135 à 1166.
- Corboran de Lehet, ricombre de Navarre, qui participa à la Croisade avec Louis XI de France (Saint Louis) et Thibaud de Champagne, Roi de Navarre.
Hubert Lamant-Duhart, dans son armorial du Pays basque, cite en introduction : « …En Navarre le plus ancien recueil d’armoiries est une série dans l’Armorial d’Urfé (1360-1370), puis la série d’écu des 12 ricombres de Navarre (Almorabide, Gevarra, Aibar, Baztan, Urroz, Lehet, Subiza, Rada, Vidaure, Cascante, Monteagudo, Mauleon) entourant celui du Roi, en tête du Libro de Arm. del R. de Navarra … »
- 1147 : la commanderie (encomienda), abbaye laïque d’Arsoritz Suzon appartenait à Marie de Lahet, fille de Martin seigneur de Lahet de Sare et seigneur de Peralta en Haute Navarre.
Veuve de 2 maris, Inigo Lopez de Soria et Lope Iñiguez de Borovia, et immensément riche, elle fit en faveur de leurs âmes donation de l’Abbaye d’Arsoritz et d’autre grands biens de Navarre, à l’église de Pampelune, (Ann. de Nav., liv. 28, chap. 7, n. 28). On donne le nom d’Arsoritz à tout un quartier de l’ancienne paroisse de Zabalza qui actuellement fait partie de St-Jean-le-Vieux. ( Les Lehet étaient donc bien déjà à Sare au début du XIIème )
Lu quelque part (?) que Richard Cœur de Lion, fils d’Aliénor d’Aquitaine, logea à Lehetea lorsque au retour de la 3ème croisade il revint en Aquitaine, autour de 1195, pour reprendre à Philippe Auguste, Roi de France, les fiefs dont celui-ci l’avait dépossédé entre temps. Si cela est vrai, cela signifie que Lehetea existait en 1195 et peut être aussi que cette maison était importante, même si l’obligation de loger son suzerain faisait partie du contrat féodal : droit d’albergade
- 1191 : le titre de ricombre apparaît comme indicateur de la plus haute noblesse. Ils succédent à ceux que jusque là on appelait princes. La liste des 14 établie par Sanche le Sage, novembre 1191, cite Pedro Martini de Lehet seigneur d’Artassona. Les armes du Roi et celles des ricombres apparaissent dans ce document, avec l’écu aux trois colonnes pour le Ricombre de Let.
- 1233 : Aner de Lahet (aussi de Lehet)
- 1235 : Galin Martinus de Lahet de Sare (Galindus Martin pour Moreau)
- 1235 : Nicolas de Lahet de Sare, gouverneur de Dax et de Bayonne
- 1267 : Sans Martin (Sanzius Martini) de Lahet (Sanche Martin pour H. Dop, p21) qui prêta hommage le 29 janvier 1267 à Henri III, roi d’Angleterre.
- 1286 : Jean Corbaran de Lahet, ricombre de Navarre, porte-étendard royal. Il commanda les Navarrais en guerre contre les Aragonnais, devenant en 1328, à la mort de Charles-le-Chauve, gouverneur provisoire de la Navarre.
12 ricombres constituaient la Cour Majeure du royaume de Navarre dont une des fonction était de contrôler que le souverain ne portait pas atteinte aux libertés des Navarrais. Johan Corboran de Leet l’Alferez, lieu-tenant et porte-drapeau du Roi était, à cette époque, le premier d’entre eux. Il est d’ailleurs cité en tête des 10 plus hautes personnalités du royaume – HMB page 119, nota 4
- 1289 : construction de la maison forte Arizmendi par Garcias Arnald d’Ezpeleta, sans autorisation du roi d’Angleterre Edouard 1er qui lui permet de la garder par une grâce du 2 juin. Selon une hypothèse de Jaurgain Garcias Arnald serait la tige de la maison de Lahet en Labourd ; les chanoines Dubarat et Daranatz précisent qu’au mieux il devint par alliance chef de cette famille et donc seigneur de Lahet. Pas de confirmation formelle en l’absence d’acte ou de document. Par ailleurs les de Lahet sont présents à Sare plus de 50 ans avant la construction de Arizmendy
- 1311 : dnus de Lafet ; aussi dnus Delfaet ; aussi dnus de Lafat.
- 1317 : fils de Pierre Arnaud, seigneur de Lahet de Sare, Sanche aussi seigneur de Lahet, épousa en 1317, avec dispense de parenté au 4ème degré du 12 novembre, Douce de Saint-Pé d’Ibarren,
- 1322 : la sœur de Sanche, Béatrix de Lahet, épousa en 1322, avec dispense du 6 novembre, Guillaume Arnaud III, seigneur de Saint Pée, frère de Douce de Saint Pée.
- 1343 : ces deux beaux-frères, Sanche de Lahet et Guillaume-Arnaud III de Saint Pée, avec trois autres seigneurs labourdins dont Martin, seigneur d’Urtubie, G. Arnaud de Sault (Zaldun) et son fils Auger, bailli du Labourd, connurent une fin tragique (ils étaient sinon les plus grands et les plus anciens seigneurs du Labourd, du moins certains de ceux-ci ) (voir aussi au chapitre de fin les courriels traitant du sujet)
Alors que le dimanche 24 août 1343, ils se trouvaient réunis à Villefranque au château de Miots, ils furent gardés prisonniers, ayant été surpris de nuit par une bande armée conduite par Pés de Puyanne.(voir aussi en 4.3.3.3.)
Le lendemain, 25 août, sur ordre de Pés de Puyanne, ils furent attachés aux arches du pont de Proudines à marée basse afin de les faire disparaître à la marée montante, cet ordre monstrueux ayant été exécuté.
Le litige portait sur le fait que des gardes bayonnais, placés sur le pont de Proudines, entre Villefranque et Ustaritz pour percevoir les droits imposés avaient été jetés à l’eau par des labourdins (qui contestaient ce droit limité au domaine de la marée, au fait que, d’après eux, toutes les marées n’atteignaient pas ce pont.) Ce qui, si cela était peut être vrai pour les faibles coefficients, ne l’était pas le jour où de Puyanne proposa aux seigneurs labourdins une expérimentation in situ !
Les querelles étaient fréquentes entre habitant de Bayonne et du Labourd suite à l’imbroglio crée par une double nomination au bailliage par Edouard III. Une sentence arbitrale fut rendue le 11 avril 1357 par Edouard, prince de Galles, lieutenant du roi en Guienne, mais Pés de Puyanne avait été assassiné entre temps.
- 1344 : Berginius de Lee
- 1344 : Peis Martin, seigneur de Lehet et son frère Pernaut de Lehet, nobles
- 1356 : Le ricombre Jean Corbaran de Lahet se révolte contre le Roi de France Charles le Mauvais
- 1357 : l’Hospicium nobile de Lehet
- 1378 : Pero Martinitz, seigneur de Lehet de la terra de Labort
- 1380 : Elvira de Lehet, épouse de Fernando de Asiain. Les de Asiain reçurent des de Lehet la seigneurie de Learza qui avait été en la possession de Sancha Valles de Foces, veuve de l’alferez Juan Corboran de Lehet
- 1401 : Augerius (Oyer), Peyroton, Martin, Johannes et Chin (Machin et Sanchin), frères, probablement fils de Johan Martin de Lahet, seigneur de Lahet.
- 1407 : Auger de Lahet témoin au mariage de Jeanne d’Albret, dame de Guiche.
- 1413 : Auger de Lahet devient seigneur de Haitze à Ustaritz, bailli de Capbreton
- 1423 : Johannes (aussi Johannot ou Johanicot) de Lahet fut prévôt de Bazas et écuyer, il devint prévôt de Saint-Emilion en 1431.
- 1425 : Sanxin, seigneur de Lahet, épouse Jeannette de Saint Pée, fille naturelle de noble et puissant seigneur Jean d’Amezqueta, seigneur de Saint Pée, …, qui avait contracté mariage le 13 septembre 1413 avec Isabelle de Beaumont.
- 1430 : Augerot de Lahet, frère de Sanxin, épouse Menjotte de Bellay, d’une très ancienne maison noble de Biarritz.
- 1454 : Augerot est bailli du Labourd, le deuxième sous les rois de France [Aquitaine et Pays Basque étaient restés longtemps, pour leur plus grand bonheur et la plus grande richesse des ports de Bayonne et Bordeaux, sous la suzeraineté des rois d’Angleterre.
Depuis la conquête française (de la ville de Bayonne sur l’Angleterre) la haute bourgeoisie détient seule le pouvoir, réuni entre les mains de 6 échevins et de 6 jurats toujours choisis dans les mêmes familles (dont celle de Lahet). Auger de Lahet , représentant direct de l’autorité royale, est à la foi capitaine, magistrat, juge et receveur, il participe à Dax aux assemblées pour fixer le niveau des impôts
- 1481 : le 10 août, acte est donné à Martin de Lahet portant pouvoir de faire la chapelle Sainte-Catherine.
- 1493 : Per Arnaud de Lahet, fils de Sanxin
- 1495 : Bernardon de Lahet fabriqueur laïque de la Cathédrale en 1495.
- Depuis l’affaire de Proudines, le chapitre de Bayonne comptait une prébende réservée de préférence à un membre de le famille Lahet. Le plus illustre des multiples chanoines qui l’occupèrent fut Bertrand de Lahet, frère du précédent, d’abord vicaire général puis évêque de Bayonne de 1504 à 1519.
Le chanoine capitulaire de la cathédrale, Joseph Lahetjuzan, « aitatxi apeza » mon oncle et parrain, décédé en 1995, ne savait pas qu’il s’inscrivait dans une longue et ancienne tradition familiale.
- 1500 : Auger de Lahet était chanoine de la cathédrale, en 1525 un autre Auger chanoine et vicaire général. Une inscription sur un pilier de la cathédrale dit : « le présent pilier fut commencé en 1515 par noble homme Auger de Lahet, marguillier d’honneur et trésorier laïque de la présente église, pour soutenir le clocher commencé par le seigneur son père, aussi trésorier en son vivant »
- 1504 : Bertrand de Lahet, (fils d’Augerot), né à Sare, évêque de Bayonne de 1504 au 5 août 1519 où il mourut de la peste en la maison Mongai de Bassussarry (en 1518 !)
La famille de l’évêque était une des plus anciennes du Labourd et occupa les premiéres places dans la société bayonnaise.
D’abord curé de St Jean de Luz, puis chanoine et vicaire général de Bayonne, il fut le dernier évêque de France à être nommé ( à l’unanimité ) par le chapitre des chanoines, le nouveau droit de 1517 ayant dévolu cette fonction aux Rois de France.
La cathédrale doit à cette famille la partie supérieure du clocher, commencée en 1501, ainsi que la chapelle de la Madeleine (dite aujourd’hui de Ste Catherine) et plusieurs fondations.
Il semblerait que cela puisse être la chapelle qui contient actuellement le baptistère, chapelle où est en effet un caveau des de Lahet, et qui comporte une très ancienne fresque, fortement dégradée, laquelle représente et Marie Madeleine et Ste Catherine. Précisions apportées par M. l’abbé Landart vicaire à la cathédrale en 2005
Mort donc de la peste à Bassussarry où il fut d’abord enterré, son corps repose entre les deux piliers du chœur de la cathédrale, à droite.
Gure Herria de l’année 1935 commence la partie Lahet d’une étude sur les évêques de Bayonne par « Leheteko murru zonbeit xutik dira oraino … » « Quelques murs de Lehetea sont encore debout … »
Or en 1935 Lehetea est bien et entièrement debout, comme encore actuellement ; seul Olha, aujourd’hui disparu, est déjà en ruine en 1935. Confusion ou lien réel entre l’evêque Bertrand de Lahet et les Lahetjuzan d’Olha chez lesquels le prénom Bertrand existe aussi d’ailleurs ?
- 1517 : Alain de Lahet, fils de Per Arnaud, héritier de Lahet.
Le jeu naturel des alliances matrimoniales et des successions faisait que les Lehet de Sare étaient aussi seigneurs de Lesaka.
A partir de cette époque la transmission du titre devient plus complexe à suivre, en 1527 Miguel de Haramboro, propriétaire de la ferrerie de Sare constate qu’elle a été détruite par suite des guerres (page 185), puis la descendance de Rodigon d’Alsate prend en 1545 possession du nom ; en 1550 et 1580 Michaut de Haramboure est cité seigneur de Lahet, puis début XVIIème Pierre de Saint Martin (de Larressore) par son mariage avec Marie, fille de Jean de Lahet.
- 1545 édition du livre « LINGUAE VASCONUM PRIMITIAE », Bernard d’Etxeparre, premier livre imprimé en « heuskara » chez Françoys Morpain, maistre Imprimeur en la ville de Bourdeaulx, 55 pages, dans lequel on trouve l’admirable profession de foi en sa langue que sont les textes « Sautrela » et « kontrapas », hymnes à l’heuskara : « Garacico herria benedica dadila…».
Dans le texte de présentation du livre à l’avocat Lehete exerçant à Bordeaux, D’Etxeparre lui demande :
« Erregeren adbokatu bidezko eta nobleari, birthute eta hon guziez konplituari bere jaun eta jabe Bernard Leheteri, Bernard Etxeparekoak, haren zerbitzari xipiak, gogo honez goraintzi, bake eta osagarri.
…..Eta zeren orai zuk, jauna, noble eta naturezkoak bezala, baituzu estimatzen eta ohoratzen heuskara, zuri, nere jaun eta jabia bezala, igortzen darauritzut heuskarazko kopla batzu ene ignorantziaren araura eginak. Zeren jauna, haiek ikhusirik eta korregiturik plazer duzun bezala, irudi bazautzu, inprimi erazi ditzazun eta zure eskutik orok dugun joia ederra, inprimiturik heuskara, orano izan eztena,… »
« Au juste et noble avocat du Roi, comblé de toutes vertus et qualités, à son seigneur et maître Bernard Lehete, Bernard d’Etxepare, son humble serviteur, présente de bon cœur ses salutations, et souhaite paix et santé.
…..Et comme, maintenant, vous, Monsieur, en homme noble et digne de ce nom, vous estimez, exaltez et honorez la langue basque, je vous envoie, en votre qualité de seigneur et maître, quelques poèmes basques faits à la mesure de mon ignorance, pour que, Monsieur, après les avoir lus et les avoir corrigés comme il vous plaira, vous les fassiez imprimer si vous le jugez bon, afin que nous tenions de votre main, imprimé, ce beau joyau, l’euskara, qui ne l’a pas été jusqu’à présent…. »
Admirable à tout point de vue ! Admirable le travail de d’Etxepare ; admirable sa démarche de vouloir qu’un texte en euskara soit enfin imprimé, quitte à ce que quelqu’un s’approprie son travail ; normale l’attitude de Lahet qui paraît bien mériter les qualificatifs dont on l’honore puisqu’il fait évidemment paraître le texte sous le nom de d’Etxeparre.
J’en retiens de plus personnellement qu’il estimait, exaltait et honorait l’heuskara.
D’Etxepare fait sans doute appel à lui pour faire face aux frais de l’impression, peut être aussi parce que l’imprimerie de grande (!) diffusion est encore d’une technique récente, sans doute probablement encore parce qu’il a besoin d’une sérieuse caution et de notoriété
Voici ce qu’en dit « Gure Herria »
Quiconque a lu la lettre d’envoi dont Bernard d’Etxepare a fait précéder ses « Linguae Vasconum Primitioe » sait qu’en 1545 l’avocat général du Roi à Bordeaux était Bernard de Lahet. Il appartenait à cette dynastie de Basques Saratar, issus de la noble maison Lahet. Bernard, qui allait accepter l’hommage du curé de Saint-Michel et assumer les frais de l’impression, acquit la licence de droit. Le 22 août 1530 il était promu avocat général et le resta jusqu’à sa mort survenue à Bordeaux le 10 octobre 1562. C’était un bascophile fervent et éclairé.
- vers 1570, Catherine de Lahet, fille d’Antoine de Lahet, épousa Joannes de Sorhaindo, sieur d’Avesse, échevin de Bayonne en 1598.
- 1574 : le 7 septembre noble Jehan de Lahet contracte mariage avec Jeanne d’Arcangues.
- 1637 : Marie, fille de Marie de Lahet citée précédemment, sœur de Marie son ainée dont elle a acquis le droit d’aînesse car celle-ci est religieuse, Marie donc se marie le 21 avril avec Bertrand de Hayet
- 1638 ou environ : Louise de Hayet-Lahet
- 1661 : Louise épouse Claude de Harismendy ( de Bidart) et devient dame des maisons de Lahet de Sare et de Postarenea de Bidart
- 1692 : leur fille Marie de Harismendy épouse de Harismendy-Lamothe, écuyer, aide-major au régiment du Labourd et qui fut aussi commandant-lieutenant provincial d’artillerie de S.M. Catholique, le Roi d’Espagne.
Certainement fils de Pierre de Harismendy-Lamothe (de Sare), syndic général du Pays de Labourd.
- 1724 : Louise de Harismendy de Lahet, épouse de Joseph de Braux commandant d’artillerie en Navarre et Gipuzkoa, est citée comme dame de la maison noble
A partir de 1754 deviennent seigneur de Lahet : Dominique de Barrenetche, sieur d’Ibarolle, puis leur fils Martin, puis par leur fille Gracieuse qui épouse vers 1775 Arnaud Lapeyre, chirurgien-major des hôpitaux du roi aux Indes Occidentales, le titre passe aux Lapeyre de Lahet qui en 1789 s’établissent à l’Ile de France (actuellement Ile Maurice) ….Maxime Lapeyre de Lahet était établi à Port-Natal en Afrique du Sud au début du XXème siècle
- 1738 : Marie de Lamothe, fille du sieur de Lahet, fut l’une des fondatrices du couvent de la Visitation de Hasparren.
- 1754 : un fait important intervient pour Dominique de Barrenetche qui avait déjà 2 résidences, à Sare où il est en fait sieur d’Ithurbidea et aussi d’Ibarolla et à Ciboure (sieur de Gazteluzar ?), il prend possession de la maison noble de Lahet, par succession ou acquisition, devenant maître des trois maisons.
- 1771 à 1776 les Lahet figurent toujours sur les rôles des impositions de la noblesse labourdine.
- 1808 : Elisabeth Lapeyre de Lahet épouse Bertrand Joachim Dominique d’Urtubie baron de Garro dont elle n’aura pas d’enfant. La très ancienne famille de Lahet de Sare s’éteint
- Depuis 1821 les Pouyet (de Lescun) habitent Lehetia qui leur a été vendu par Bertrand J. D. d’Urtubie. Jean Jacques, Lucien, Jules, puis à nouveau Lucien, s’y sont succédés, Lucien, dont la mère Catherine Goyenetche est de l’ascendance de Pierre, conjoint de Pantxa, ma fille ; docteur en médecine, il est mort très jeune le 5 juin 1949, il était le médecin de ma mère et le mien, moi qui suis né en 1940.
[ L’acquisition de 1821 par Pouyet comporte aussi Ibarola, manoir voisin du lieu d’Olha; revendu depuis, le propriétaire actuel y a fait de gros travaux et l’a remise dans son superbe état d’origine ]
En 2007 Lehetia est toujours habité par Catherine l’épouse de lucien.
Voilà pour pratiquement mille ans d’histoire des Lahet et de leur maison Lehetia. La maison actuelle n’est plus l’ancienne, médiévale, qui ayant brûlé voici plus de 2 siècles, a été reconstruite au même endroit mais selon les canons architecturaux du XVIIIème.