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Pour Lahet

Première citation pour Lehet : lekete = ? (voir aussi l’hypothèse proto-basque) dans un document navarrais datant de l’année 952

- Aux cotes 402, 489, 554, 556, 587, du livre « Apellidos Vascos » Luis Michelena écrit :
 « Le(h)ete, de signification inconnue : Lahet (Lahetjuzan), Lehet (Leet), Lehetea, Lehetebehere, Lehetchipy ; Lete, Letamendi(a).
Comme nom de lieu habité, Lehete (écrit Lekete) en Alava apparaît au CSM 48, se rapportant à l’année 952, document dans lequel les noms ont un aspect très archaïque, quoique sa transmission soit déficiente.
Lehete constitue une curieuse énigme.
Il est employé d’une extrémité à l’autre du pays (en Navarre Leet(e) depuis déjà le XIIème siècle), surtout comme nom de localité, mais, malgré ceci, son origine et son sens nous échappent. Il ne semble pas que l’on puisse le relier à le(h)en = premier : Cf. l’autre bustaliza qu’ils appellent Odiascardi Leena à Iranzu ». (on donne nom bustaliza à un terrain limité pour le pacage des bœufs – H. Dop : les seigneurs de St Pée, page13, nota 6 - )

Ce qui précède ona dans les noms comme Letona est pour Michelena "absolument hermétique". Et donc ni latin ni basque ; cela pourrait être de l’indo-européen ….. mais encore pas identifié.
La première partie de Leturia et Leturiondo pourrait être Le(h)ete

Nouvelle référence au CSM 48, an 952, mais aussi au 13ème siècle à Iharte, monastère de Lete, antique localité à l’ouest de Iruñea/Pampelune, avec des extraits de textes archaïques en latin médiéval citant des noms basques : (La) ou (Le)quenti(z)(ze), d’où pourrait venir Lekete / Lekete
- Dans « Les noms des maisons médièvales », page 190, JM Orpustan propose une assimilation à leher, nom du pin (épicea ?), qui donne lehereta pour pinéde.
Il faudrait connaître l’environnement arboricole de Lehetea au 12ème siécle et celui de Lehenbizkai qui procéderait de la même origine ! Celui de Lete aussi !
Il me semble cependant, mais cela a-t-il à voir, qu’une origine aussi évidente du nom aurait du entraîner une affectation de ce végétal aux armoiries parlantes. Ce qui n’est pas le cas, on le verra plus loin.

- « Euskal Deituren Hiztegia » reproduit pour Lahet les conclusions de Michelena citées plus haut.

- Un autre répertoire de patronymes, dont j’ai perdu les références, fait une approche encore différente, (dont la pertinence m’échappe car je n’ai trouvé dans aucun dictionnaire le mot ele tel qu’il le définit) : Lahetjussan, Lahetjusan, Lahetjuzan et Lehet, Lete, Eleta, dont la partie Lahet voudrait dire terre à pâture, de ele = pâturage et eta = suffixe de quantité.
Mais à ma connaissance, qui reste il est vrai à parfaire, c’est alha qui signifie paître ou pâture ! Faut-il donc lire (a)l(h)a-eta ?
Ele est-il utilisé ailleurs pour signifier pâture ?

 

- Le chanoine Narbaitz cite dans son livre « Le Matin Basque » (additif 3 et 42) une liste non limitative de 24 noms extraits d’inscriptions lapidaires datant de la Romanisation, en Aquitaine aussi bien que dans le nord de la Péninsule Ibérique, souvent noms de divinités en même temps qu’anthroponymes, où Lahe, Lehen, Leheren, … apparaissent, comme d’ailleurs dans d’autres publications traitant du même sujet. Quel rapport ?
On trouvera d’ailleurs, suivant les auteurs, des conclusions opposées sur l’éventualité de relations entre Lehet et Leheren
Dans ce même livre Leher en page 43 et Leheren en page 342, assimilés au dieu Mars ; Lahederra, Larrahederra à la page 402

- Il y a aussi lakhaia (prêtre) des idiomes basco-gitans.

- et, toujours utilisé, laka pour une mesure de capacité mais qui semble vouloir dire aussi, par endroits, tourbillon dans l’eau

Pour  Jusan

- Le répertoire à la référence perdue dont j’ai parlé pour Lahet donne pour Suzan un sens, proche de celui de Lahet, qui me semble tout aussi hypothétique. Sussan = terrain communal, pâture.


- L. Michelena ne différencie pas Juzan.
Il faut donc, là encore, chercher dans les index de substantifs pour essayer d’y trouver des ressemblances ou des cohérences toujours un peu ou très subjectives.
Cote 3.-……….Abarzuza (Auarçuça, Navarre, 1201), simplement cité, dont on devine que abar-(t)su signifie « avec des branchages », (t)za étant un suffixe de quantité : « nombreux ».Mais dans le cas de juzan nous n’aurions que les suffixes et pas de radical !
Cote 106.-asun « ortie »…Asunsolo,…, par métathèse Usansolo.
Il y a aussi le bizkaien usan, uzan « sangsue » Mais, -zu ou –tsu n’étant pas un préfixe, la construction, dans ces deux cas, devrait être usan-zu et non zu-(u)san.
Cote 550 et 634 :-zuzun = tremble (arbre) avec aussi *zunzun, *susun, *sesun..

- Autre explication hypothétique : suzan pourrait être la résultante de plusieurs contractions successives.
Hypothétique et laborieux, mais peut être pas dans le cas d’un nom très ancien.


Et surtout pas trop surprenant non plus lorsqu’on sait que « duaike » traduit, à Senpere, « dudarik gabe » = (sans doute), et que je connais une personne qui réduit l’échange de salutations « Jaun Goikoak digozula egun on – Bai eta zuri ere » à un unique et expéditif « bazuie ! », signifiant pour elle bonjour, pur produit de l’analphabétisme.