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On en est réduit aux conjectures pour la maison d’origine. Sont cités :
1505 : Olha Jauregia
1505 : Lehetxipia ( hyp.X.E.)
1568 : Lehetea ( hyp.E.G.)
1588 et 1610 : Lehetebeherea ( hyp.X.E.)

On à vu plus haut que ce pourrait être Lehetebehere qui, romanisé, donne Lehet Jusan.
Mais ni l’un ni l’autre de ces noms ne correspond à une maison (actuellement) connue ; or ils apparaissent dans des documents officiels en tant que tels : seigneur de Lahet Jusan en 1568 et Lehetebehere en 1588 (Lehetebehere n’apparaît semble-t-il que 2 fois sur la période 1600/1900, dont une seule fois à l'état civil, mais, s’il a été remplacé par Lj, peut-être était-il seul cité auparavant)

Ce pourrait être Lehetxipi qui est bien connu comme d’ailleurs la maison qu’il qualifie.
Le sens en est très proche de Lehetebehere, donc de Lahet Juzan.
Mais si l’analyse quantitative des actes de baptême de la période 1609-1624 place Lj en 29ème position sur les 359 noms cités, elle fait aussi apparaître Lehetxipi quoique presque 3 fois moins souvent.
Alors, ces 2 patronymes issus de la même maison seraient cités conjointement, le nom même de la maison étant le moins cité des deux ! Peu vraissemblable.

Les tout premiers noms cités sont pour Sare en 1568 de Lahet Jusan, 1610 de Lehetebehere, après 1617 de Lj ou Dolha.
Pour Saint Pée en 1684 d’Amotz Oierenea, en 1695 et 1697 de Lj ou de Lehetusan d’Amotz Oierenea, puis apparaîtra Sorropila.

Les registres d’imposition sont les documents administratifs sur lesquels apparaissent les premières citations officielles :
- Le « registre des reconnaissances nouvelles des fiefs de Bayonne et Labourd ….. de 1505 » cite 80 maisons de Sare dont la ferrerie (0lha). La ferrerie sera citée à nouveau en 1527 comme ayant été déjà détruite auparavant par les guerres avec l’Espagne et déjà reconstruite.
- En 1568 les finances de France sont en état lamentable. Catherine de Medicis, régente du royaume pour le compte de son fils Charles IX, lance un emprunt royal imposé à ceux qu’à tort ou à raison, on considère comme ayant les moyens d’y souscrire.
119 cotisants volontaires, dont une vingtaine de saratar, « modifient pour une meilleure équité la répartition de cet emprunt royal » et acceptent de se partager la forte imposition de 50 à 200 écus d'or adressée à une douzaine d’entre eux.
Le « seigneur de Lahet Jusan » de Sare est l’un de ceux-là; il se porte volontaire pour 6 écus comme la majorité de ses homologues.

Lorsque on dit « seigneur de … » cela peut être un qualificatif de noblesse si la maison est noble; cela peut simplement vouloir dire « sieur de … », maître de … » dans les autres cas.
Par ailleurs les mots noble ou noblesse n’ont pas, dans l’ancienne coutume basque, le sens qu’on leur donne dans l’aristocratie féodale française

 

C’est donc en 1568 que le nom et le titre apparaissent pour la première fois tandis que de Lahet n’est pas cités parmi les participants.
Eugène Goyénèche en conclut que Lahet Jusan est imposé au titre de Lehetea, Lj étant une forme ancienne du nom, (H.M.B.), ce qui me semble être une interprêtation erronée : les de Lahet sont en effet à Sare dès au moins le 13ème siècle et leur maison noble Lehetea y est elle-même médiévale.
Et ceci E.G. le sait.
Il est vrai qu’en 1568 la branche directe semble porter ( alliance ?) le nom de Haranburu.
Mais il est vrai aussi que quelques années après Marie, fille de Jean de Lahet, se marie à Lehetea, transmettant le titre à son mari Pierre de Saint-Martin.
Qui était ce Jean de Lahet ?A-t-il à voir avec Lahet Jusan ?
E.G. a-t-il été mal documenté par son contact saratar ou bien disposait-il d’éléments lui autorisant ces suppositions ?
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Au sujet du titre "noble et infançonne" de la maison Olha : il y a toujours des hésitations pour définir ce qu’étaient les infançons du Labourd ou de Basse Navarre car, comme en Soule, la noblesse y était mobiliaire.
Le terme infançon se retrouve en Pays Basque venant d’Espagne.
Une étude d’Ainhoa Arazamena Ayala et parue sous le titre -traduit- Infançonnie (qualité d’infançon) dans la Enciclopedia General ilustrada del Pais Vasco, dit que « le titre d’infançon paraît être celui revendiqué par les descendants d’un membre puiné [avec p et non r] de la noblesse navarraise marié à l’héritière d’une maison franche.
De cela il apparaît que l’infançon appartenait tant au tiers état qu’à la noblesse » et il semble donc incompatible d’être qualifié de « noble et infançon ». Or quelques maisons, mais quelques unes seulement, sont désignées ainsi dans certains actes ou documents : Olha à Sare, Aguerre à Hasparren, Dassance à Cambo, Etcharne à Mendionde.

A Sare deux noms se rapprochent de celui de la maison noble de Lahet ou Lehetia : il s’agit de Lahetjuzan et de Lehetchipi. (Lehetebehere semble avoir été oublié dans l’annexe traitant de ce sujet mais l’explication en est peut être celle donnée plus haut)
Dans le courant du XVIIIè siècle, Olha Jauregia dont les LJ sont maître est citée on l’a vu tantôt comme maison noble ou comme maison infançonne tantôt à la fois « maison noble et infançonne »

Maité Lafourcade dans son livre sur les mariages en Labourd sous l’Ancien Régime traite sur plusieurs paragraphes et notas du cas des infançons auxquels on affecte le caractère d’hommes francs, non sujets à la servitude, équivalent juridique de la noblesse.
D’origine militaire, les maisons infançonnes (33 en Labourd, 3 à Stpée : Olhagaraia, Heutia et Gaztanbidea), demeurées allodiales au Moyen Age, obéissent aux mêmes règles successorales que les maisons nobles (28 en Labourd, 1 à Stpée : Akerreta Jauregia) et pratiquent exclusivement le droit d’aînesse.

 

Un voyageur, auteur d’un guide que Victor Hugo adoptera pour son voyage en Pays Basque, dit :  il y a « parmi les Basques une différence de caste qui a des réglements de famille particuliers, ces familles sont nommées infançonnes. Ces infançons, plus riches que les autres mais qui n’en sont pas plus fiers pour cela, descendent des officiers non nobles qui ayant commandé des régiments à pied pendant la guerre de la reconquête contre les Arabes avaient acquis la noblesse et l’avaient transmise à leurs enfants »