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Réfractaire à la constitution civile du clergé et rebelle à la loi révolutionnaire

 

Rébellion, fuite et traque par les gendarmes, exécution de Madeleine Larralde, déportation des habitants de Sare et rapine de leurs biens, … sont des évènements qui ont émaillé la vie de Dominique Lj 

 

Né à Sare à Argainea le 7 mars 1766 de « pierre lahetjuzan et marie josephe etcheto, sieur et dame dargain »  selon son acte de naissance, ordonné le 20 mars 1790. Etudes à Toulouse.

Vicaire habitué à Sare, réfractaire ( par opposition aux assermentés qui s’étaient intégrés dans la constitution civile du clergé décidée par la Révolution), émigré (en Espagne pour échapper aux poursuites engagées par la troupe et la gendarmerie, on dirait aujourd’hui « réfugié »), il revint bientôt exercer son ministère dans la clandestinité (voir les deux derniers vers du poème qui suit sur Madalena Larralde).
Trahi il réussit à s’échapper une première fois de sa maison Argainia par le toit.


Dénoncé à nouveau, surpris et capturé il se sauva en jetant à l’eau les deux gendarmes qui l’avaient capturé.
Cela se passa sur la passerelle, devant la maison Argainea et ce lieu s’est longtemps appelé depuis Apezaren-Zubia.


A l’époque de Dominique LJ, dans ce petit site de cascade absolument superbe, le passage du ruisseau qui coule devant Argainea se faisait sur un tronc d’arbre jeté en travers et qui bien sûr ne comportait pas de parapet.
Le locataire actuel d’Argainea, décembre 2005, qui est là depuis plus de cinquante ans, m’a précisé avoir connu et pratiqué ce passage sur tronc qui seul permettait encore alors de passer à pieds sec et dont il m’a fait la description : « 50 cm de large et pas de barrière ».
Mais ce n’était probablement pas le même tronc de chêne.


Qualifié de herculéen et passant donc sur ce tronc, alors que les eaux étaient assez haute, suivi et précédé des 2 gendarmes qui l'escortaient, Dominique avait ouvert ses bras comme pour mieux tenir l’équilibre et soudain, faisant un quart de tour brutal, bras ouverts, avait projeté ceux-ci dans l’eau à droite et à gauche, et s’était enfui vers les collines qui derrière Argainea bordent la frontière.

 

On dit ailleurs que ce fut lui-même qui sauta à l’eau.

Mais dans cet endroit profond et aux eaux très agitées et dangereuses lorsqu’elles sont hautes, au risque de plus de prendre un coup de fusil, je pense personnellement que la première version semble la plus probable.


Si « Dominique LJ de Sare parvint avec une audace restée légendaire à se débarrasser des archers venus l’arrêter, d’autres réfractaires comme Salvat de Sorhainde ou Gratien Jauretxe furent exécutés sans délais ».

Il alla à Zugarramurdi d’où il revenait pour assurer sa mission de prêtre, caché dans une ferme ou dans une autre, attendant la fin de la tourmente, toujours traqué et parfois dénoncé.

 

  1. LJ est cité dans un des pertsu présentés lors des Jeux basques de 1894
    Ces Jeux annuels, à Azpeitia en 1893, avaient, entre autres, produit la chanson du senpertar Gracien Adema dont le refrain « zazpi eskual herriek bat egin dezagun, guziak bethi-bethi gauden gu eskualdun », réactualisé, est connu de tous aujourd’hui.
    Les Jeux étaient dotés par Abbadia Urruztoy, Antoine d’Abbadie d’Arrast.

    Le thème des pertsu de 1894 était : Madalen Larralde la Martyre de Sare,.
    Cette jeune fille saratar de 16 ans (doute sérieux sur l’âge réel) fut guillotinée à Saint Jean de Luz en 1794 pour n’avoir pas voulu mentir et abjurer sa foi chrétienne, ni même en faire semblant comme on le lui proposait.
    C’était plus généralement dans le cadre de la déportation des labourdins et du harcèlement des Saratar de tous âges qui furent tous, soit déportés plusieurs mois, soit momentanément exilés et dont plus d’une centaine, parmi lesquels des Lahetjuzan, mourut dans les geôles des révolutionnaires ou des suites de ces bouleversements

    J'ai recomposé l'évènement à partir d'une sélection dans les pertsus de "A.N., Laphurtar bat"

 

Madalena Larralde zinuen izena.


Frantziako tzarrak, elgar adituta,
ari ziren uzten elizak hetsita.

Hauxe da lastima! Sakramendurik ez!
Aphezak ihesi gan edo bizi gordez :
joanen zela Berarat eman zen pentsatzez.

Badoa Lizuniako erreka beltzetan,
axolarik gabe nor zuken bazterretan,
arribatu zen Berako kaputxinetan.

Bainan erne zagon Pinet jenerala;
Espainia lurretan atrebiturik zen gana
eta sartu kaputxin komentuan barna.

Legez arrastatua haiz, Madalen,
ez badun arrozoin onik ematen!
Beraz, Espainian zer afera huen? ”

” Jauna, kofesatu nahiz jina nintzen.”

” Beraun, tristea, neri holakorik erran!
Bertzenaz ez huke atsegabe eskas.
Huna ! Erran, ikharatu haizela arras,
frantses tropa heldu zela barranbas!
Ezen horrela guri mintzatu faltan,
hire hil arrasta beharko diat eman.”

   Jaun aintzindaria, hori ez sekulan!
Niholaz aitzakirik ez dirot atxeman.
Nere Jainko jauna ofentsatu baino
miletan bizia gal, egia ez ukhatzeko! ”

Aithortu behar da Madalen libratzeko,
jeneralak hegin zuela enseigu frango.
Ba bainan guziak ordean debalde!
Etzakien gehiago zer nola galde.

Pinetek azkenian sobra dolu gabe,
desterratua deklaratu zuen Larralde.

Horra Donibaneko hirirat lerruan,
Madalen zaukatela soldadoek erdian!
Sarako karrikan aphur bat trikaturik,
aita-ama gaxuek alaba besarkaturik,
etzen batere bihotz alegrantziarik!

Donibanen zagotzin tribunal zorrotzak,
hobenik gabe kondenatzeko ez lotsak!

Bihotzaren zola Madalenek garbi,
agertu zen bildotsa zuela iduri.

Kondenatua! egia ez nahiz estali!
Egun hartako inozentaren galera,
gezur baten eskas harentzat urkadera.
Salve kantatuz, igan zuen eskalera.
Huna lephua mozturik, oi gazte ederra.

Ohoreak Sarari!
Biba Madalena!
Eta Lahetjuzan, hango seme apheza!
Alegia bidean saltzeko gasna pheza,
gordez kofesatzen, benedikatuz ezkontza.

 

Ce dernier couplet qui se traduit:

 

Honneurs à Sare!
Vive Madeleine!
Et (vive) Lahetjuzan, le prêtre fils de ce lieu,
qui paraissant, en route, vendre des fromages,
confessait en cachette, bénissant les mariages.

 

La loi frappa durement les réfractaires émigrés : condamnés à mort par contumace, leurs prébendes et leur biens furent saisis, ces derniers vendus comme biens nationaux.

La ferme Argainea et les biens des parents de Dominique avaient été mis sous séquestre.
Son père Pierre Lahetjuzan demandera la levée du séquestre, mais seule l’autorisation de vendre le blé de la récolte de 1795 lui sera accordée.

Il obtint ensuite en 1799 un avis favorable de partage de ses biens à ses enfants, puis, les séquestres ayant été levées par Bonaparte, les biens purent revenir aux enfants en 1801, à l’exception de la bergerie attribuée au réfractaire et qui sera saisie par l’Etat!

 

Mais auparavant, et à la suite des événements de la Déportation des habitants de Sare, l’inventaire des biens volés et des pertes de la maison Argainea, propriété et demeure du père du vicaire rebelle, et belle exploitation agricole, était ressorti à :

100 moutons,

8 vaches blondes des Pyrénées,

2 juments,

7 vaches noires (bretonnes)

12 000 livres (200 000 €) de meubles, récoltes volés, et immeubles endommagés

Une fortune en biens mais surtout la perte de tout le bétail «outil» de travail et de production de la ferme.

Et bien sur tout le linge de maison, vêtements, vaisselles, … !

 

Cette histoire des Lahetjuzan d’Argainea se termine de façon absurde : la part de 1/9ème de l’héritage, revenant à l’abbé réactionnaire déclaré ennemi de la République, part qui se traduira par la bergerie de la maison, considérée comme ayant cette valeur soit 171 livres 91c (3421€), sera déclarée DOMAINE NATIONAL

 

Dominique ne rentrera officiellement à Sare qu’en 1801. Décédé le 3 septembre 1816 (selon H. Dop), en 1828 (selon Haristoy) ou encore en 1818.

En nota 17, page 393 du tome 1 Sare, Ekaina : « les registres de décès de 1816 à 1828 parfaitement tenus n’en portent pas trace. Il dut mourir ailleurs Où et quand ? »


Dans ces mêmes registres j’ai retrouvé sans difficulté aucune, à la date du 3 septembre 1818 un décès « le 2 du présent mois à onze heures du soir est décédé en la maison d’argainea dominique lahetjuzan, prêtre âgé de 53 ans, fils de feu pierre lahetjusan et de marie etcheto propriétaire de ladite maison… »

 

Les documents et travaux de l’apologiste, le « bascophile ignoré ».

 

- 1808 « Essais de quelques notes sur la langue basque par un vicaire de campagne, sauvage d’origine. » Bayonne, imprimerie Cluzeau. (Le mot sauvage prend ici le sens de « proche de la nature »

 

Ecrit manifestement, comme le manuscrit suivant, à l’usage de lecteurs non basques puisque l’essentiel des populations basques de l’époque ne maîtrisait pas du tout le français

 

Pour les bascophiles de l’« ère théologique » l’Eskuara était la langue principale de l’humanité, mise par le créateur sur les lèvres de nos premiers parents et Dominique LJ est un des plus étonnants représentants de ces autodidactes qui affirmaient à priori que « il n’y a pas à polémiquer puisque l’on sait que le basque est la langue originelle de l’Eden »

 

Comment faut-il qualifier Dominique Lj que l’on retrouve souvent dans les bibliographies de Sare en compagnie de Axular, excusez du peu.

Ce dernier, auteur du « Guero », le premier grand volume imprimé en basque, né en 1556, curé de Sare de 1600 à 1644, qui aura rencontré Henri IV à Paris pour pouvoir garder la cure de Sare qu’on lui contestait parce qu’il était né à Urdax.

 

D.Lj était-il un savant ? Le mot semble très fort ! Un érudit ? Ses textes en contestent la valeur !

Un fantaisiste ? Nos connaissances d’aujourd’hui et notre cartésianisme obsessionnel ne nous autorisent pas pour autant ce jugement arrogant sur des gens, car il n’était pas le seul à développer ces théories, d’un autre savoir et d’une autre culture que la nôtre, actuelle.

Un baroque sans doute mais la fantaisie en moins justement.

Passionné, attaché à sa langue et culture d’origine, mêlant indistinctement quelques constats ethnographique, ses convictions philosophico religieuses, des connaissances linguistiques partielles, les croyances de l’époque, il construisait des étymologie que l’on qualifierait aujourd’hui d’abracadabrantesques.

Ce mot qui porte en lui les limites de notre propre jugement, lui-même qui n’existe que depuis peu et créé dans quelles conditions, lorsqu’on l’utilise pour qualifier des logiques et comportements vieux de 2 siècles.

 

Voici ce qu’écrit Philippe Veyrin, référence dans l’étude anthropologique du Pays Basque, à ce sujet (Gure Herria 1923) sous le titre « Un bascophile ignoré, l’abbé Dominique Lahetjuzan °1766 +1818. »

« A la page 64 de l’intéressant ouvrage du P. Lhande sur L’EMIGRATION BASQUE, on peut lire la note « suivante :

« J’ai rencontré naguère au British Muséum une brochure réjouissante, où grâce à ce petit jeu (de l’étymologie) « Adam, Eve, Abel, Sem, Esaü et bon nombre de graves patriarches … . Cette brochure porte au catalogue le n° « 12.903 a.a.a.28. Elle est intitulée : Essais de quelques notes sur la langue basque par un vicaire de campagne, « sauvage d’origine »

 

« Contrairement à ce que semble croire le P. Lhande sa plaisante découverte n’était absolument pas inconnue.

« La mince brochure n’avait pas échappé aux érudites recherches de M. Julien Vinson. Voici en effet la « description que nous avons trouvée sous le n° 173 (page 267) de son admirable Bibliographie de la langue « basque :

«  Essais de quelques notes … d’origine – à Bayonne, de l’imprimerie Cluzeau frères, rue Orbe 9 – 1808

« In 12 – 22 pp

« Très rare – Par l’abbé Diharce de Bidassouet …

 

« On voit par ces dernières lignes que M. Vinson crut pouvoir identifier l’auteur avec l’abbé D. de B.

« Toutefois des documents inédits nous permettent aujourd’hui d’attribuer sans erreur possible l’essais à l’abbé « Dominique Lahetjuzan.

« Nous devons beaucoup à M.M. Dop grâce à qui nous pourrons faire connaître la figure originale et l’œuvre « inédite de ce bascophile ignoré. »

 

Cette introduction de Philippe Veyrin est donc suivie de citations et d’une étude du texte de D. LJ que l’on retrouvera dans les Gure Herria de 1923 et 1924 avec aussi en 1923 des pages sur les palombières de Sare (Gure Herria - Bibliothéque de Bayonne par exemple), ou photos numérisées de mon cru.

 

Il termine son travail en citant des vers sur Sare, parus dans « Eskualdunak, poésies de J-M Hiribarren, Bayonan Foré eta Lasere, 1853 », Hiribarren qui, avec la fulgurance contenue dans le trait de l’improvisateur, définit D. Lj en trois ou quatre mots :

 

Bethitic izan ditu (Sarak) guizon aiphatuac

graduz bezala buruz baitziren hautuac :

Lahet aphezpicua, Lahetjuzan* yakin

nahiz aria guti zuen Aituekin.

 

(Sare) a toujours eu des hommes renommés

choisis pour leur valeur ou pour leurs qualités

l’èvêque Lahet, Lahetjuzan* ( l')instruit

bien que si peu semblable aux autres érudits

 

*le typographe, probablement gascon, a porté Labat-Juzan : « … Labat-Juzan. Mais c’est bien de Lahetjuzan qu’il s’agit, sans le moindre doute » Note au bas de la page 567.

 

Les bascophiles de son temps, actuellement reconnus, connaissaient-ils Dominique Lj ?

Faisant référence à un courrier daté à Sare du 15 juillet 1802, Julio de Urquijo écrit à Philippe Veyrin le 18 mars 1924 pour lui signaler la copie d’une lettre signée Lahetjuzan et communiquée en 1801/1802 à Guillaume de Humboldt par le Dr Ducos de St Jean de Luz, copie faite par M. de Azkue dans les manuscrits du célèbre anthropologue, classifiés à la Bibliothèque de Berlin.

 

( Selon Jürgen Trabant, l’idée révolutionnaire de Guillaume de Humboldt dans les années 1800, idée selon laquelle chaque langue créée une “vision du monde” particulière, est née entre autre de sa rencontre avec le Pays Basque et la radicale étrangeté de sa langue. En fait chaque langue porte ou traduit la « vision du monde particulière » née du peuple qui en a fait l’expression de sa culture et de son humanisme )

 

Dans cette lettre publiée aussi dans la Revue Hispanique VI, n°17, p.58, D. Lj nous apprend que le vrai nom de Axular était en fait Daguerre et Axular celui de sa maison natale.

Il y parle aussi de la rencontre de celui-ci avec Henry IV au sujet de son procès pour la cure de Sare

Il cite enfin le reproche lancé pendant un sermon à Sare, par une femme de l’auditoire :

« Jauna artzain onak, ardiak goizetik alhatzen ditu ! Maître, le bon pasteur fait paître les brebis dès le matin !

et la réponse d’Axular :

« Hemendik harat, nik ere nereak hala eginen ditinat ! Et bien dorénavant, c’est ce que tu me verras faire aussi !

Il faut dire que le prêtre prêchait le matin à St Jean de Luz et le soir à Sare les jours de fête et les dimanches. Les habitants de Sare se sentaient-ils un peu négligés ?

 

- Recherches sur les mœurs, l’origine et l’idiome des Basques.

 

Manuscrit non édité, publié et étudié dans « Gure Herria » entre 1929 et 1931 par Henri Dop d’Argain qui l’avait à l’époque dans ses documents de famille depuis la mort de l’abbé, son arrière grand-oncle.

 

Il s’agit là d’un manuscrit, plus important que les  « Essais … », et que la mort a sans doute empêché D. LJ de faire imprimer.

Le style n’en est pas affiné et la mise en page restait à faire avec aussi des reprises de phrases confuses … Dominique se reconnaît d’ailleurs lui-même peu de talents d’écrivain.

 

L’intérêt principal du document se situe dans ce qu’il nous laisse voir le pays et ses traditions, croyances, …telles qu’elles étaient vécues à la fin du XVIIIème siècle, racontées par un « érudit » ( il a fait des études, appris la philosophie, la théologie, …), plus passionné qu’érudit en fait, marqué par l’intime conviction, courante à l’époque, que l’Euskara, langue du Paradis Terrestre et de la Création du Monde, était la mère des autres langues, marqué de manière plus générale encore par l’état de la connaissance et des sciences à l’époque.

Ce qui conduit entre autres à des interprétations pour le moins étonnantes.

On retrouvera ces textes dans les Gure Herria de 1929, 1930 et 1931 à la Bibliothèque de Bayonne, mais je peux en proposer des photos numérisées de qualité moyenne.

 

-  Nondic atheratçen zaicu escuararen harroin berri hau.

 

Ce dernier manuscrit, embrouillé, fort raturé, non corrigé par l’auteur du fait de son décès, pourrait être le début de l’équivalent en basque des textes précédents

Difficilement remis en forme, parce que de lecture malaisée, au début du XXème siècle par l’abbé Moulier (voir Gure Herria)

Difficilement repris par moi-même, dans la mesure du possible en l’absence du texte d’origine, à la graphie et ponctuation d’aujourd’hui (à part les h et quelques mots typés ou aussi des passages restés à peu prés incompréhensibles parce que soit mal écrits, ou d’utilisation locale, ou tombés en désuétude).

Difficilement traduit du latin au français, malgré une parfaite maîtrise des deux langues par la traductrice, car le latin transcrit est défectueux : orthographe, vocabulaire peu courant, grammaire non respectée, «  il a fallu parfois imaginer ce que cela pouvait être »

Dialectique spécifique, références bibliques et citations latines viennent donc compliquer le tout, en plus des inévitables erreurs de lecture ou de transcription.

Laborieuse reconstitution qui engendre une difficulté certaine de la lecture et de la compréhension.

 

«Nundik agertzen da eskualdunak aspaldiko mendeetan bilha zabiltzan beren mihi gozoaren atzaperma guti higuriki hau !

«Ongi ethorri zarela Astarloa, ez astoa ez arloa zure deithurak emaiten duen bezala eta astoek sinhets dezaketen(bezala ?).

«Bainan astoak arras lotzen eta lotsatzen dituena, edo hobeki erraiteko astoak direnetik, gehiago astotatzen ditutzuna edo oraino asto hainitzentzat argi lorios bat izanen zarena.

 

«Eskuara aphaldu nahi izatu du bere ethorki ohorezkotik Don Joaquin de Tragik, inguratu ditu munduaren lau bazterrac, bildu eta zamatu heietako ahal izan dituen mintzaira «zaher eta erdara berri guziak eta oihu egin dio eskuarari horra hire ama … uhar alabatzat nonbait hor litezkenak, amatzat !

«hala, amets errebesak, nola bermaka alferrak.

«Eskuararen izen, izayra, hitz, hitzkuntza, mintzo, mintzai aro, ere, erro, erraietaric erakutsi diozute Tragiari eta  Tragiari jarraiki nahi zaizkoten guzieri, eskualdun mihiac aroa «berea zuela Senaargo zelaiean.

«Harrituak daudez  eskualdunak zeren aditzerat airerat eman arren, ez duzun trenkatu Adamek ez zuela ezagutu bertzerik Edengo bazterretan.

«Nolaz zare hain lotsa edo ahalke Tragia hain ahalke gabe denean.

« Herrestatzen ditutzu zure laguntzerat Mars, ustearten Cocoereneco guziak eta ez Moyses.

«Eta Moysesen erranik ez duzu aiphatzen. Aibada eskualdunek ez lezakete gaitzez.

«Erderretxazu beraz othoi, hemen hitz bat egin dezagun.

 

«Ez liteke ongi uste izaitea gizonaren lehenbiziko lengoaia galdu zela.

«Jainkoak egin obra miragarririk ez da oraino galdu, bere eskuko obrak ditu belhar eta zuhamu xehe

« larriak.

«Gaur diren zuhamuak bihar ez dire eta (halere) belhar-zuhamuek bethi irauten dute

«Halaber bere eginak ditu xinhaurri, ardi, lehoinak, sorthu bezain laster ilhak direnak, eta bethi «begiratzen duazienda bakoitzaren ...

«Orobat erran behar dugu arrain (eta) hegaztinez eta guzien buruzagi (den) gizonaz; eta guzien kastak «bere(n)espez(i)etan begiratuak dire

.

«Dudarik gabe lehenbiziko lengoaia jainkoaren obra miragarrienetarik bat da; ez da beraz galdu.

«Bainan lengoaia hainitz ba da; zoin da lehena ?

«Ohartuenari daroko berextea !

«Ikus dezagun eia, Moysen erranetarik, giderrik harrapatuko dugun.

 

«Deus ez du erran nahi lengoaia hori izan dadien populu harrabots hainitz egin duen baten mihia edo «erromes bas(s)otar batena.

«Jauna hain ongi ohoratua da lezerik izigarrienean bizi den xoriaren kantaz, nola iguzki-izarren itzuliaz.

«Hain miragarri ttikietan nola handietan.

 

« Ikhasten dugu Moysen ganik Babelgo doreareinoko lengoaia bat zela erat autem terra labii unius et « sermonum corundem" = lurrak hizkuntza berak edo berdinak zituen.

« Ikhasten dugu Astarloaren ganik Babelgo dorreraino eskuara heltzen dela, gehiago bertzeek ez dutena, «lehenbiziko lengoaiaren garbitasuna berekin duela.

«Moysek mihien konfusionea edo nahastea kontatzen duenetik ez diteke har lehenbiziko lengoaia galdu «zela osoki, hobeki erran diteke ez zela galdu.

 

«Senaargo zelaian obra erkho (erho ?) haren egiten gazteak habiatu zirenean, zaharren entsaiauak «gazteen zorakeria hartarik gibelatzeko ez ahal zitezken hain xumeak izan.

«Zenbat lausengu ezti zenbat mehatxu borthitz egin zioten lan alfer hartarik urruntzeko jaunak berak «erran zuenaz geroztik "coeperunt que hoc facere nec desistent a cogitationibus suis" = hasi ziren horren egiten  eta ez dute amor emanen ; erran izan balu bezala : «Aita, amen eta zuhurren erranak ostikatu dituzte, eneez ez dute prezio gehiago eginen.

«Ez dugu erran nahi gazte guzien gogoa berdin zoroa izan zela askok dudarik gabe beren burasoak aditu «zituzten.

«Moysek ere hori erran nahi duke "dixit que alter ad proximum suum" erran zioen bertzeak bere kidekoari, «ez du erraiten "unus ad alterum pater ad fillium", bainan batzuek beren gisakoeri, beren gogokoeri.

«Iduri du beraz gazteria guzia ere ez zela hain burugabea, hortarakotz erran zuen jaunak "confundamus «ibi linquam eorum"= nahas detzagun beren hizkuntzak.

«Mothel dezagun han berean eta ez bertzetan "ibi" = han berean "ut non audiat unusquisque vocem proximi «sui" = nehork ez detzan ulertu hurbilegi duen lagunaren hitzak, bere kideko lagunarena.

«Ez du Moysek erran han aurkitu zen jende guzia zoratu zela, are gutiago han ziren zuhurrak hobenik «gabe zehatu zituela eta berak bereri eman dohain miragarriaz gabetu, bainan bai xoilki han hari ziren «langileak eta heien laguntzaileak "confundamus ibi vocem eorum ut non audiat unusquisque vocem proximi «sui neque dixit vocem omnium sed vocem eorum ba ba ba ba, be be be be, claman tium qui videntes digitum «ejus qui confuderat labium universoe terroe, cessaverunt oedificare civitatem" = eraikitzetik gelditu zirenak «ikusiz lur guziko hizkuntzak nahasi zituenaren eskua.

 

«Moysen erranetarik lehenago athera diteke lenbiziko lengoaia begiratu zela galdu baino.

 

«Arinak iduriko zaizkote behar bada batzueri arrazoi hauek, lehen biziko sastadan.

«Gonbidatzen ditugu sunda detzazten den gutiena Moysek lehenbiziko gizoneri, azienderi, lekhueri, «gauzeri emaiten diozkaten deithurak eta edirenen dute guziak eskual hitzak direla, eskual moldeak, «eskuarak eta egungo egunean eskuararenak.

«Edirenen dituzte gure iduriak, zaillak, gogorrak, ezin hautsi eta garraituak eta ez da edirenen bertzalde «lengoaiarik bere ethorkiaz honenbertze buriope sendo eta garbi izan dezakenik.

 

«Hegastin eta azienda guzieri Adamek eman zioten beren izena "appelavit que Adam nominibus cuncta «animantiae et volatila coeli".

«Adami eta emazteari berak eman zioten jainkoak beren izena, "et vocavit nomen eorum adam in die quo «creati sunt", eman zioen beraz Adami jainkoak Adamen izaera, gehienik agertzen zuen bat, eta azienderi «Adamek halaber heien izaera, gehienik erakusten zuten bat.

 

«Batere baldin bada eta eskual hitza da, Adam.

«-Ad- "intelectus seu intelligentia" -am- "mater".

«Beraz adam erran nahi da "mater vel fons intelligentiae".

«Bada jainkoak dio Adamez "scientia et intellectu replevit eo".

« Orai ere "mater" itzultzen dugu eskuararat ama; khen bedi artikulua a, gelditzen da am.

«Orai ere "intelligere intelligentiam" hau ere itzultzen dugu ad-itzea, itzea edo izaitea biak bat dira, hala «nola orroitzea "memoriam habere", harritzea "stuporem habere", ...

 

«"Adimere, auferre" itzultzen dugu eba-kitzea (ebakitzea, moztea), Adamek deitu zuen bere emaztea Eba «eta Eba zen Adami ebakia, "ed oedificant Deus costam quam tulerat de Adam in mulierem"

 

«Bere anaiaren heriotzeaz desohoratu zuen bere burua Adamen lehenbiziko umeak.

«Heriotze dohakabe horrek gehienik aipharazten du. Horren gatik deitzen dugu ca-in edo ca(sk)-(eg)in.

«Denbora hartan nekez ziteken harma xorrotxik, zerbait egurrez kaskatu ahal zukeien.

 

.....................................

 

«Abelen aiphamen gehienak heldu dire ume horren sakrifiziotik eta Abel erran nahi da eskuaraz abe «sakrifikatzailea, jainkoaren deitzailea.

«Animal itzultzen dugu ... abere, ab-ere.

«"Invocatio, respectus adjutorium" itzultzen ditugu el edo hel, "invocare" = hel egitea, "respicere adjuvare" = heltzea

«Ikus dezagun zein miragarriki Adamen bigarren semearen izaera Ab-el izen hunek erakusten duen.

«"Abel quoque obtulit de primogeniis gregis sui et de adipibus eorum et respexit deus ad abel ad munera ejus"

 

«Jainkoak eman zioen Adami seme bat Abelen ordain, Seth (seta = kaskogogor, tematsu), eginazteko «Kaini hunen exigarri eta hiragarri (hira = bihozmin, oinaze) "iste coepit « invocare nomen Deum" hartakotzat deitu zuten Seth

 

De la traduction suivante, approximative, de ce texte, on retirera le constat du monde qui peut séparer deux modes de pensée, le sien, archaïque et procédant d’un empirisme produisant de l’irrationnel, et le nôtre, que nous voudrions justement débarrassé de toutes ces scories.

 

«D’où surgit ce nouveau fondement de l’euskara ?

«D’où apparaît cette trace inespérée de leur douce langue que les basques cherchaient depuis des siècles ?

«Tu es arrivé à point Astarloa*, ni ignorant (astoa) ni inculte (arloa !) (jeu de mot avec Astarloa), comme «pourraient le croire les ânes. Mais qui muselle totalement et confond les sots, «ou plutôt, puisque ce sont des sots, qui en enfonce dans leur sottise ou qui sera une glorieuse révélation pour beaucoup d’autres.

 

«Don Joaquin de Tragia* a voulu rabaisser l’euskara de son origine honorable, il a parcouru les quatre coins du «monde, recueilli et classé les vieilles langues et nouveaux idiomes qu’il y a découvert, puis il a crié à « l’eskuara :  « voilà ta mère ! ».

« Une mère dans ces filles du Déluge ! Quelle preuve branlante pour un rêve incohérent.

 

«A partir des noms, états, mots, langue, parlers, dialectes, propositions, racines, matière de l’euskara, tu as «démontré à Tragia* et à ses disciples que la langue basque était de l’époque de la Plaine de Senaar (Pays de  «Chinéar) Genèse 10,10.

«Les Basques restent cependant stupéfaits que, bien qu’ayant avancé tout cela, tu n’ai pas tranché qu’Adam n’en «avait pas connu d’autre au jardin d’Eden.

«Comment es-tu si timide ou retenu alors que Tragia* se montre si impudent.

«Tu appelles Mars à ta rescousse, aussi ceux de ……, et non Moïse.

«Et tu ne cites pas les paroles de Moïse ! Crois-moi que les basques ne le prendraient pas mal.

 

«Il ne serait pas convenable de croire que la première langue de l’humain se soit perdue.

«Aucune des œuvres merveilleuses de Dieu ne s’est encore perdue, les herbes et les plantes sont œuvres de sa «main.

«Or les plantes d’aujourd’hui ne seront plus demain mais les herbes et plantes durent pourtant toujours.

«De même les fourmis, moutons, lions, qui meurent pourtant après leur naissance, ……

«De même devons-nous dire des poissons, oiseaux et de l’homme qui est à leur tête ; et les caractères de chacun «sont préservés dans leurs espèces.

 

«Ne doutons pas que le premier idiome soit une œuvre merveilleuse de Dieu ; et qui ne s’est donc pas perdue.

«Mais il y a profusion de langues ; quelle est donc la première ?

«C’est au meilleur connaisseur d’en décider.

«Voyons si nous trouverons à nous diriger à partir des paroles de Moïse ?

 

«Que ce langage soit celui d’un peuple remarquable ou celui d’un mendiant campagnard ne signifie rien.

«Le Seigneur est autant honoré par le chant de l’oiseau vivant dans un gouffre terrible que par la ronde du soleil «et des étoiles.

«Aussi merveilleux dans les petites choses que dans les grandes.

 

«Nous apprenons de Moïse qu’il n’y avait qu’une langue avant la Tour de Babel « or la Terre avait une seule «lèvre et les mêmes langues » « Toute la Terre avait un seul langage et les mêmes mots » Genèse 11,1 - « Voici «qu’à eux tous ils sont un seul peuple et ont un seul langage » Genèse 11,6.

«Nous apprenons d’Astarloa* que l’euskara parvient jusqu’à la Tour de Babel et que de plus il porte en lui la «pureté de la langue originelle que les autres langues n’ont plus.

«De ce que Moïse raconte la confusion et le mélange des langues, on ne peut conclure que la langue originelle «fut totalement perdue, on peut mieux dire qu’elle ne fut pas perdue.

 

«Lorsque les jeunes commencèrent leur folle entreprise sur la Plaine de Senaar (Pays de Chinéar), les essais des «gens âgés pour les en détourner  furent considérables.

«Combien de douces flatteries, combien de rudes reproches leur firent-ils pour les écarter de ce travail stérile, le «Maître lui-même ayant d’ailleurs précisé « ils commencèrent à faire cela et ils ne renonceront pas à leur projet » « S’ils ont fait cela pour leur début, rien désormais ne sera irréalisable pour eux » Genèse 11,6.

«Il aurait pu ajouter : ils ont piétiné les paroles de leur père, de leur mère et des sages, et n’accorderont pas «d’avantage de prix aux miennes.

 

«Nous ne dirons pas que l’esprit de tous les jeunes fut également irréfléchi, beaucoup écoutèrent probablement «leurs parents.

«Moïse a l’air de le laisser entendre …………………………………… ??

«On dirait donc que toute la jeunesse ne fut pas aussi aventuriste et c’est pourquoi le Maître dit  « Mêlons leurs «langues » « Brouillons leurs langages » (et non éliminons)

«Embrouillons-les, là et non ailleurs, « afin que personne ne comprenne les paroles de celui qui est le plus «proche »

«Moïse n’a pas dit que tous ceux qui se trouvèrent là furent concernés, encore moins que les sages non coupables «qui étaient là furent frappés et privés des merveilleux bienfaits qu’Il leur avait donnés, mais seulement ceux qui «travaillaient là et leurs aides « et il n’a pas dit les paroles de ceux qui crient ba, ba, ba, be, be, be, et qui, voyant «le doigt de Celui qui avait brouillé les langues de toute la terre, cessèrent de construire la ville. ( l’étymologie «populaire sarcastique de Babel/Babylonne viendrait de bâlal qui veut dire brouiller; ba, be, babeliser).

 

«On peut donc conclure d’abord des dires de Moïse que la langue d’origine fut plutôt maintenue que perdue.

 

«Ce raisonnement semblera peut-être léger à certain au premier abord.

«Nous les invitons à analyser les noms que Moïse a donné aux premiers hommes, animaux, lieux et choses et ils «constateront que ce sont, et encore aujourd’hui,  des mots basques et des compositions basques.

«Ils les trouveront de notre ressemblance, durs et tenaces, impossibles à briser et à vaincre, on ne trouvera pas «par ailleurs de langage qui ait autant de ( ? )  vigoureux et purs de son origine.

 

«Dieu Lui-même donna leur nom à Adam et à la femme ; Il donna donc à Adam  son nom à partir du caractère «qu’il manifestait le plus, et Adam fit de même pour les animaux d’après leur trait de caractère le plus manifeste «et Adam leur donna un nom le jour où ils furent créés ; Adam appela par leur nom tous les animaux et les «oiseaux du ciel » « le nom que l’homme donnerait à tout être vivant serait son nom ; l’homme appela de leur «nom tous les animaux, les oiseaux du ciel et toutes les bêtes des champs »Genèse 2,19-20

 

«S’il n’y a qu’un seul nom, et qui soit basque, c’est Adam.

«ad de adimendu = « compréhension ou intelligence » ; am de ama = « mère »

«Et donc Adam veut bien dire « source de la compréhension »

«Dieu dit d’Adam qu’il le « remplit de connaissance et de compréhension »

«Nous traduisons encore aujourd’hui comprendre par ad-itzea et mère par am-a.

 

«Nous traduisons « enlever, ôter » par ebakitzea ; Adam nomma sa femme Eba**, elle qui a été ôtée d’Adam « «alors Yahvé … prit une de ses côtes et … bâtit (forma) en femme la côte qu’il avait prise de l’homme » Genèse «2,21-23.

«La même racine donne aussi ebastea = voler, dérober, pour Eba qui vola effectivement le fruit défendu, épisode «des péripéties du Paradis terrestre à l’origine de notre triste état de Essais).

 

«Le premier fils de Adam déshonora son nom en tuant son frère. C’est ce malheureux décès qui l’a fait le plus connaître.

«C’est ainsi que nous le nommons Caïn qui vient de cask egin ou cogner.

«Il n’y avait probablement pas d’armes pointues à cette époque et sans doute le cogna-t-il avec une massue.

 

« …………………………… 

 

«Abel est aussi surtout cité à cause de ce sacrifice tandis que Abel signifie en euskara le sacrificateur, celui qui «interpelle Dieu ».

«Animal se dit abere ; appeler, interpeller se dit hel egitea : « Abel offrit les premiers nés de son troupeau et les «plus gras et Dieu prit en considération Abel et ses offrandes »

«Considérons combien merveilleusement le deuxième fils de Adam porte un nom qui le qualifie bien.

 

«Dieu donna un fils à Adam pour remplacer Abel, Seth, seta veut dire obstination, entêtement en euskara.

«C’est pour provoquer chagrin et regret chez Caïn, « celui-ci commença à invoquer le nom de Dieu », qu’il fut « nommé Seth.

 

* Don Joaquin de Tragia avait commis des écrits en 1802 dans le chapitre « Navarra » du « Diccionario geografico historico » dans lesquels il contestait à l’Euskara, la langue basque, son originalité et son ancienneté.

 

Astarloa lui avait répondu la même année dans « Apologia de la lengua bascongada o ensayo critico …… » mais sans une vigueur suffisante ni les meilleurs arguments, d’après Dominique Lahetjuzan.

 

** Dans la note septième des Essais, il propose une autre étymologie possible autour de Eba = ez-ba = non-oui. Sans doute n’avait-ils pas non plus, pas plus Dominique Lahetjuzan que Adam lui même, réussi à percer la complexité de la mentalité féminine.